Mocanita de Viseu, un site très apprécié
L’une des attractions touristiques de Roumanie qui jouit d’un accueil enthousiaste et positif de la part des touristes, et d’une excellente médiatisation, c’est le train à vapeur Mocanita de Viseu, de Maramures, que j’ai testé personnellement récemment.
L’idée de voyager dans un train historique, m’a tout de suite séduite. Cette machine à vapeur, dont la fonction principale était à l’époque, le transport du bois, allait me permettre de sortir des sentiers battus pour découvrir des territoires accessibles uniquement par le rail.
Un voyage comme au XIXème siècle : préliminaires
Je me suis donc levée de bonne heure pour observer les environs et prendre des photos. Malheureusement, le temps était pluvieux et mes « instantanées » n’étaient pas trop réussies.
Plusieurs locomotives étaient exposées dans la cour. Impossible de détacher mon regard de ces « machines à remonter le temps ».

Sur la gauche, tranquille et immobile, mon moyen de transport temporaire appelée « Elvetia », préparait assidûment « mon bond dans le passé ». Elle était tellement belle…
Éclairées par de vielles vitres, les petites voitures, wagons verdâtres, commencent à se remplir. Je monte dans le train, mais je ne m’installe pas sur un siège dans le wagon. Je préfère m’accrocher à une barre en fer disponible dans un étroit couloir, pour pouvoir contempler le paysage à l’air libre.

Je suis prête ! Le voyage comme au XIXème siècle peut commencer 🙂 ! Le sifflet du chef de gare, remet la locomotive en route. Uuuhh Uuhh, la flûte du train annonce le début du voyage. Quelles belles volutes de fumée derrière nous !
Une ballade retro d’exception
Nous traversons une zone garnie de maisons aux façades en bois colorées. Nous nous enfonçons dans une Vallée coiffée de forêts. Rien ne vous donnera une image plus sincère de notre pays que ce voyage à 30 kms/heure.

Mon regard fixe des verts pâturages et l’humidité commence à se faire ressentir. Des épais nuages de fumée se font de plus en plus présents.
Seul un toit m’abrite des précipitations, mais je ne résiste pas à la tentation d’immortaliser ces beaux moments. Des paysages de rêve défilent en boucle et mes camarades de voyage installés sur les sièges des wagons côté droit, se bousculent vers les fenêtres mal éclairées côté gauche. Je me félicite encore une fois d’avoir choisi la place à l’air libre.
J’adore trop cette balade retro. Le train serpente dans la Vallée sur une ancienne voie ferrée au cœur d’un Parc Naturel Protégé qui abrite une grande concentration de loups et d’ours bruns. Nous traversons des forêts, nous franchissons des rivières, nous croisons des chutes d’eau et des rochers, mais pas un seul animal sauvage.
Parfois, j’ai l’impression que le train va dérailler et ceux qui veulent rester dedans n’ont qu’à bien s’accrocher. Mais, j’en ai conscience : le voyage s’effectue avec du matériel qui date d’une centaine d’années. Mise à part le froid, les gouttes de pluie et le manque de confort, tout le trajet s’est bien passé et il n’y a eu aucun incident, aucun imprévu.
Au fur et à mesure que nous traversons la charmante vallée, je découvre une nature sauvage, intacte, sans routes, ni villages. Crachant épisodiquement de belle volutes de vapeur, la locomotive longe la rivière de Viser, en traversant des ponts, et des petits tunnels. Au milieu de ce paysage de rêve, des douces sensations m’enveloppent.
Plusieurs haltes sont faites pour renouveler les réserves de combustible du train et j’en profite pour prendre à nouveau quelques photos, mais les précipitations m’empêchent d’effectuer le travail correctement. ..Pas de chance…
Le voyage dure une demi-journée : un aller-retour de deux heures avec un arrêt plus long durant lequel les invités du train peuvent savourer des mets traditionnels (des mititei, des saucisses et autres viandes grilles, siroter un verre de tzuica, prendre une bière, un café, un soda etc) et entrer dans la hora (danse traditionnelle roumaine).
D’autres lignes de chemin de fer d’antan
Un des atouts des plus surprenants de la Roumanie, c’est justement son authenticité et la beauté de ses paysages. D’autres trains à vapeur ont été remis en fonction en Roumanie et je compte bien tous les tester à l’avenir.
L’une des lignes les plus spectaculaires de Roumanie, c’est celle de Semmering, dans le Banat : 14 tunnels creusés dans la roche, 10 viaducs et ponts suspendus au-dessous du vide, des forêts, des rivières, des chutes d’eau et une vue époustouflante sur la montagne. Très séduisante aussi, la Mocanita de Aries qui vous permettra de découvrir la beauté des Monts Apuseni . Ou encore la Mocanita de Moldovita, qui présente la particularité de circuler directement devant les portes des régionaux.
Malheureusement, ces trains ne sont pas disponibles durant toutes les saisons et c’est vraiment dommage, parce que la Roumanie est agréable et séduisante en toutes saisons.
Mariana ANTONEAG
Floralité
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C’est le train de la vie qui roule paisiblement
Sur le nuage blanc, probable annonciateur
D’un printemps qu’accompagne l’oiseau vocalisant
Du chant de l’affamé… Destination : bonheur !
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Cet élan de gaieté qu’incidemment bouleverse
Dans un martèlement soudain tombé du ciel,
Les pistons saccadés de ponctuelles averses
Tambourinant mêlées au grincement des bielles…
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C’est le train de la vie qui suit cahin-caha,
Debout sur ses sabots de bois et fer croisés
Tantôt le glissement sur les rails du pas
Tranquille… puis le cahot au dam des fessiers…
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C’est le train de la vie qui s’apaise et reprend
Son cours, son chemin propre à travers les pierres,
Sa ligne calmement, son train-train lézardant
Bon an mal an au fond du lit de la rivière…
*
C’est le train de la vie parfois qu’un ordre inverse…
Et renverse…du banc sans place réservée
Au wagon « Destinée » qu’ainsi chacun traverse !
Avec résignation, peine ou pugnacité…
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C’est le train de la vie taillant dans les fougères
Une ligne tracée par on ne sait quels êtres,
Au sein d’épais ronciers, taillis, érablières…
Dont l’homme reste, lui, difficilement maître !
*
Une fleur épanouie consent-elle à son sort ?
A la nécessité sous la contrariété,
D’ouvrir grand son cœur au champs du réconfort
Pour en savourer toute la prodigalité ?
*
C’est le train de la vie qui part en marche arrière…
Pour avoir cheminer dans des « montagnes russes »
Si longtemps que l’idée de retrouver l’hiver,
Près d’autres cheminées égaie le terminus…
*
Pat le 03 juin 2019